La parole est le silence en partage.
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Il n'y a pas de parole sans silence.
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Penser le monde, c'est le rendre intelligible grâce à une activité symbolique qui trouve son terrain d'élection dans l'usage approprié de la langue. Le monde se dévoile à travers le langage qui le nomme
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Si langage et silence se mêlent dans l'expression de la parole, on pourrait dire aussi que tout énoncé naît du silence intérieur toujours en dialogue avec soi. Toutes parole en effet est précédée d'une voix silencieuse, d'un rêve éveillé rempli d'images et de pensées diffuses toujours agissantes au coeur de soi.
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Le silence préexiste et perdure dans l'écheveau des conversations qui, inéluctablement, rencontrent à leur origine et à leur terme la nécessité de se taire.
La parole est un fil ténu qui vibre sur l'immensité du silence.
Le silence interroge les limites de toute parole, il rappelle que le sens est contenu au sein de bornes étroites face à un monde inépuisable, qu'il est toujours en retard sur la complexité des choses.
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Malgré l'impatience de comprendre, de ne rien laisser en friche, toujours à la fin l'homme se heurte au silence.
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Dans une conversation, le silence est l'accomplissement de la parole.
David Le Breton, Du silence
© Photos by Esther Hege, gestalt thérapeute, psychothérapie