Le ciel s’assombrit, et s’éclaire. Les dates sont vaines, celles des hommes s’effacent après leur mort. Autant d’événements se classent et se déclassent.
(…)
Je tourne autour du présent et il tourne autour de moi comme les nuages autour des nuages. Il me suit lorsque je me déplace dans la chambre ou lorsque je sors, quoiqu’il soit plus perceptible à l’intérieur où il atterrit et repart avec rapidité. Lorsque je vais dehors, le présent marque un arrêt, se dissipe légèrement. Mais aucun élément extérieur ni élan de l’âme n’influencent ses sursauts mécaniques, semblables à l’avancée de l’aiguille sur le cadran.
Silvia Baron Supervielle, Journal d’une saison sans mémoire
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